Le côté positif des nouvelles contraintes climatiques, c’est que les usagers et les urbanistes s’autorisent toutes les audaces en matière de conception de logement : de la maison avec le moins d’impact possible, la moins consommatrice de ressources, la plus simple, amovible, évolutive voire recyclable ; les lieux de vie partagés, des espaces de rencontres, des jardins en commun …. cette effervescence ouvre de nouveaux possibles !
L’entreprise IPAC dans le Morbihan fabrique des maisons en carton, matériau recyclé et recyclable, excellent isolant thermique et acoustique et facile à manipuler…
De nombreux communes se lancent dans l’expérimentation sur des habitats différents, tant dans leurs formes que concernant leurs structures budgétaires :
L’association des Hameaux Légers travaille en collaboration avec des communes pour multiplier les projets d’installation d’habitat léger (simple, peu consommateur de ressources, déplaçable et réversible) sur des terrains mis à disposition des futurs occupants via un bail emphytéotique par les collectivités. Ces projets permettent de se loger à un coût très réduit, en cohésion avec l’ambition de vivre en minimisant son impact sur l’environnement et de manière solidaire.
D’autres modèles répondent à des besoins de mutualisation de lieux de vie de manière à lutter contre l’isolement du vieillissement en partageant des habitats conçus entre autres, autour de la mixité générationnelle. La métropole de Nantes accompagne de nombreux projets d’habitat participatifs en ce sens.
Le coût est réduit pour les collectivités car l’entretien est pris en charge par les habitants contrairement aux lotissements « classiques » où le moment de la reprise de la voirie par la commune est souvent sujet à caution.
Les urbanistes travaillent à concevoir de l’habitat en limitant les déplacements. Réduire les distances lieu de résidence-travail, introduire de la mixité fonctionnelle en permettant l’installation de services de proximité transforme un paysage urbain monobloc en tissus mouvant et divers : la vie à portée de main dans la ville du quart d’heure. A côté de chez vous : petite épicerie, crèche, parking à vélos sécurisé, et tout ce qu’il suffit de demander au cours d’une réunion de concertation avec votre collectivité lors de la conception de la réhabilitation du quartier par exemple. Moins de déplacements en voiture, c’est moins de GES et moins de ressources minières consommées, c’est plus d’occasion de créer du lien social et plus de respect entre les habitants : la sécurité sans caméra, juste par l’attachement des uns aux autres.

Si le territoire parvient à faire émerger par sa politique de développement une économie du circuit court et des nouvelles pratiques en matière de construction, nous verrons apparaître quantité de nouveaux métiers : transformation et vente de produits agricoles, nouvelles compétences liées aux métiers de la construction : paille, chanvre, enduits de toute nature, conditionnement de ressources agroécologiques, terre, bois (production, conditionnement et travail du bois).
En matière d’urbanisme : conseil, accompagnement lors de la conception des projets, interface habitants-collectivités, expertise et viabilité des projets …
Quasiment tous ces métiers ne nécessitent pas de locaux immenses ni de localisation particulière : ils sont insérables dans les lieux de vie et permettraient de fixer les plus jeunes sur le territoire en leur donnant la possibilité de travailler à construire un avenir qui ferait peut-être mentir les prédictions climatiques. Par ailleurs, l’émergence de nouveaux métiers faisant appel à davantage de capacité à s’adapter crée de la résilience.
L’Actualité nous le rappelle chaque jour : les dépenses publiques sont toujours trop lourdes. En favorisant des projets coconstruits, on voit s’installer naturellement une prise en charge par les habitants de la gestion des lieux de convivialité : jardins, parc, ateliers, salle de réunions ….De plus, disposer d’un espace commun et conçu collectivement permet l’ancrage des habitants dans leur territoire en déplaçant l’objet de l’attention des habitants depuis le doit d’usage à la notion de bien (précieux) commun.
La commune de Bazouges sur Hédé est familière de ce genre d’approche.
htps://www.bruded.fr/projet/hede-bazouges-35-une-aire-de-jeux-en-saules-tresses-realisee-et-entretenue-par-les-habitants/
L’énergie est pour notre territoire un grand enjeu : contrairement aux énergies fossiles facilement accessibles à tous les territoires et répondant à quasiment tous les besoins énergétiques, les énergies renouvelables impliquent d’être adaptées à chaque géographie : chez nous, pas de barrages hydroélectriques ! des acteurs locaux s’impliquent pour trouver des solutions : l’association Cap soleil porte l’installation d’une centrale photovoltaïque sur le toit d’un habitat partagé à Guérande.
La mutualisation est aussi un pilier de l’habitat partagé qui se conçoit à l’aune des gens qui constituent l’ensemble des futurs habitants : chaque projet voit alors se dessiner une identité propre, de manière à instaurer un mode de vie qui inclut l’attention à autrui. Les habitants et le projet dans son ensemble répondent pour tout ou partie aux besoins de tous : par l’entraide (garde d’enfants, transport, aide à la personne) et la mutualisation de services (buanderie, chambres d’amis…).
L’émergence des contraintes liées aux aléas climatiques et à la trajectoire géographique et démographique de notre territoire nous oblige à reconsidérer notre mode de développement qui nous paraissait immuable jusqu’à présent ; évidemment, on peut redouter tous ces changements potentiels et voir nos repères troublés par cette nouvelle donne. Mais on peut se dire aussi qu’un nouveau monde est en train d’émerger, que c’est enthousiasmant et que cela favorise la mise en ébullition de nombreux cerveaux généreux !
la concertation continue jusqu’à fin décembre 2024 sur le site de cap atlantique et en mairie (voir modalités de concertation : comment le public peut contribuer).
Pour consulter chaque article, cliquez sur les liens suivants :
Dossier : CONTRIBUTION DU CODEV AU PROJET D’AMENAGEMENT STRATEGIQUE (PAS) dans le cadre de la révision du SCoT.
LA COCONSTRUCTION comme outil démocratique
Le cadre environnemental, réglementaire, et géographique du territoire
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