Oui, le tourisme est une ressource économique structurante de notre territoire, mais
quand aller manger une crêpe au Croisic devient un challenge et se garer à La Baule une performance artistique, quand déambuler dans les marais de Guérande devient une lutte pour sa survie, il est temps de se questionner sur les impacts du tourisme de masse. Nous y sommes, donc …

Les impacts liés au tourisme sont de diverses natures : les camping-cars, de notre point de vue, ne représentent plus un tourisme qualitatif dans la mesure où par leurs poids, ces véhicules sont fortement émetteurs de gaz à effet de serre, imposent que les communes affectent des dépenses aux aires de vidange. En outre, le sentiment de « liberté » attaché à cette forme de tourisme induit parfois des comportements anomiques.
L’aspect massif de la fréquentation de nos littoraux est également une forte perturbation : difficulté de circulation sur tout le territoire et en particulier dans les marais salants de Guérande, pèche à pied trop importante lors des grandes marées, tension dans les rapports humains, piétinement et sur-fréquentation dans les espaces de promenades en rétro-littoral, conflits d’usages …
L’Institut de Géographie et d’Aménagement de Nantes Université (IGARUN) travaille à de nombreuses problématiques des littoraux dont celui de la capacité d’accueil.
Ce concept consiste en la mesure des ressources du territoire ( naturelles, démographiques, économiques, etc …) qui permettent un développement adéquat sans en perturber les grands équilibres (santé, circulation automobile, préservation des milieux, ressources en eaux et assainissement, énergie et réseaux, bien vivre …).
Si la communauté de communes procède à cette évaluation dans le cadre de la révision du Scot, notamment grâce à l’évaluation environnementale dans laquelle se posent les questions de ressources en espaces et fonctionnalités écologiques, de capacité de développement au regard de l’assainissement et de la qualité des eaux, de pollution, de risques naturels et technologiques, ce concept juridique n’est pas clairement délimité par la loi française.
Pourtant, il serait intéressant de procéder à ce genre d’évaluation par le prisme de la perception par les populations résidentes à l’année des ressources du territoire.
En effet, le tourisme, parce qu’il est un pan important de notre vie économique et qu’il impacte nombre de nos ressources, est appelé à être questionné pour ne pas arriver à des politiques de quotas de fréquentation comme c’est le cas pour les calanques à Marseille ou dans le ville de Barcelone. Il serait souhaitable que la capacité d’accueil du territoire par les habitants soit effectuée et qu’elle permette d’affiner l’attractivité du territoire sur le plan touristique dans toutes ses dimensions : nombre de nuitées, stratégie de communication, typologie et nombre des structures d’accueil, résidences de vacances, signalisation routière pour flécher les flux touristiques…. afin de déterminer les options de développement à venir de ce secteur, pour un tourisme moins impactant et mieux accepté.
Le Codev réfléchit à proposer à la communauté de communes de mettre en place des zones de préservation de la biodiversité commune , que nous appelons pour le moment « zones de non-faire » car ayant vocation à subir un entretien moins fréquent de manière à permettre aux espèces qui y vivent de parvenir au bout de leur cycle de reproduction sans que leur habitat ne soit détruit.
Ces zones resteraient bien sûr ouvertes à tous, mais sans être pour autant signalées dans les guides touristiques de manière à ne pas inciter à la sur-fréquentation, notamment des engins motorisés.
Cap Atlantique La Baule-Guérande Agglomérations travaille actuellement à déployer une Stratégie Biodiversité qui pourrait soutenir les activités touristiques en sensibilisant les acteurs du secteur à la biodiversité et à sa préservation.
Le Codev a par ailleurs tenu a apporter son soutien à une hôtellerie de qualité sur le territoire et exprime son souhait de voir en priorité des acteurs indépendants s’y installer afin de conserver son identité propre et ce, à une échelle raisonnable.
Si les gros festivals se questionnent quant à leur soutenabilité compte tenu de la massification de la fréquentation, on peut voir se développer des petits évènements à vocation touristique, comme les résidences de Grands Chefs en gastronomie, ou encore les résidences d’artistes, musiciens ou autres, les mini-festivals de danse (https://www.youtube.com/watch?v=2NYCAy9iETQ), de contes (https://www.nombril.com/le-festival)…. La dimension restreinte de ces manifestations semblent à la fois facilement intégrables sur un territoire et charmantes par leurs spécificités et originalités. Cap Atlantique se lance dans une réflexion au sujet de l’évènementiel comme étant peut-être une voie qui permettrait d’allonger les saisons au-delà des dates habituelles en restant attractif sur une plus longue période : un juste équilibre reste à trouver de manière à créer de l’évènement en concertation avec les acteurs du territoire (associations, comités des fêtes de toutes les communes…) qui bien souvent donne de leur personne pour offrir à tous, résidents comme touristes, des spectacles de qualité et ce, de manière à ce que les propositions d’animation de l’intercommunalité ne fassent trop concurrence aux animations plus petites.
L’attractivité du territoire induit aussi des installations non autorisées sur des parcelles non destinées à des constructions , même de loisir ; les gens du voyage ne sont pas toujours satisfaits de leurs conditions d’accueil et s’installent parfois chez autrui. Les règles devraient être respectées par tous.
Dans un contexte de pénurie d’eau potable probable liée au réchauffement climatique, et compte tenu du coût important de la construction de piscines publiques, le Codev propose de travailler avec les acteurs des campings et autres lieux d’accueil touristiques pour réfléchir à un accès mutualisé pour les habitants du territoire aux piscines de ces structures, économisant ainsi du foncier, de l’eau et permettant la mixité des populations résidentes et non-résidentes.
Pour autant, il existe sur notre beau territoire des structures touristiques étonnantes par leurs approches différentes de leur activité :
Le Clot Marot est un camping associatif et naturiste situé à Piriac-sur-Mer, où la convivialité semble être le premier critère, proposant des lieux communs comme ceux de prise de repas, la bibliothèque ou encore un jardin de plantes aromatiques que les résidents sont invités à utiliser.
A Assérac, se trouve un très joli petit camping tout simple, où la priorité est le calme et le bien-être des résidents qui pour la plupart, reviennent d’un année sur l’autre ; les propriétaires de la Ferme d’Isson proposent d’y camper ! (hé, oui, ça existe encore !) dans des espaces ombragés entre chênes et pommiers, où l’on laisse par endroit fleurir les herbes folles, à deux pas des chemins menant directement aux plages.
D’autres formes de propositions touristiques de cette nature existent certainement sur notre territoire, ou encore sont à inventer : le Codev serait ravi de relayer ces idées que vous pouvez nous transmettre via notre formulaire de contact.
la concertation concernant la révision du SCoT continue jusqu’à fin décembre 2024 sur le site de cap atlantique et en mairie (voir modalités de concertation : comment le public peut contribuer).
Pour consulter chaque article, cliquez sur les liens suivants :
Dossier : CONTRIBUTION DU CODEV AU PROJET D’AMENAGEMENT STRATEGIQUE (PAS) dans le cadre de la révision du SCoT.
LA COCONSTRUCTION comme outil démocratique
Le Cadre environnemental, réglementaire, et géographique du territoire
Les Partenaires
Ressources foncières du territoire :
Ressources foncières du territoire 1-4 : Résidences secondaires et locations de courte durée
Ressources foncières du territoire 2-4 : Filière Agronomique
Ressources foncières du territoire 3-4 : Problématique globale du foncier
Ressources foncières du territoire 4-4 : Tourisme
Urbanisme et logement :
Urbanisme et logement 1-4 : filière de la construction
Urbanisme et logement 2-4 : parcours résidentiel
Urbanisme et logement 4-4 : bourgs et centre-ville
Zone d’activité économiques et commerciales